Quel en est le sens?
Tout comme l’ensemble des Églises protestantes, notre Église reconnaît et pratique deux ordonnances: le baptême et la cène. Voici comment nous comprenons et pratiquons la cène dans notre Église.
Quand la cène a-t-elle été instituée?
- La cène, qui veut dire repas, est une cérémonie qui a été instituée par Jésus, lors de son dernier repas avec ses disciples peu de temps avant sa mort.
- Alors qu’il célébrait la pâque juive, Jésus prit le pain et la coupe et leur conféra une nouvelle signification. Désormais, plutôt que de représenter la délivrance du pays d’Égypte sous Moïse, le pain et la coupe représenteront le salut du genre humain accompli par Jésus-Christ.
- Il existe plusieurs termes pour décrire cette cérémonie: la communion, l’eucharistie, le repas du Seigneur, la fraction du pain … Tous ces termes sont acceptables puisqu’ils soulignent chacun un aspect de la cérémonie (voir Matthieu 26. 26-30; Marc 14. 22-25; Luc 22. 14-20; Actes 2. 41-42; I Corinthiens 10. 16-17; 11. 23-32).
Que signifie la cène?
La cène est un rite porteur d’une grande signification. Elle n’a pas qu’un sens unique.
- La cène est une commémoration de l’œuvre de Jésus-Christ. C’est un repas que l’on prend «en mémoire de lui». Le pain et la coupe nous orientent vers le corps brisé et le sang versé de Jésus à la croix. Ils symbolisent le salut qui a été accompli dans l’histoire une fois pour toutes (1 Corinthiens 11. 23-25; Hébreux 9. 25-26).
- La cène est une communion avec le Christ vivant et ressuscité. Jésus a promis d’être toujours avec nous. Le pain et la coupe symbolisent sa présence spirituelle parmi nous. En participant à la cène, nous l’adorons, nous démontrons que nous sommes unis à lui et nous fortifons notre foi pour une authentique vie de disciple (Matthieu 28. 20; 1 Corinthiens 10. 16).
- La cène est une expression de notre unité chrétienne. Elle est un repas communautaire, un repas d’alliance qui exprime l’unité de tous les croyants en Christ. C’est pourquoi nous devons «discerner le corps du Seigneur» lorsque nous participons à la Cène, c’est-à-dire, prendre conscience qu’il s’agit d’un événement collectif, que nous sommes unis au Christ et aux autres autour de nous pendant ce moment-là (1 Corinthiens 10. 17; 11. 27-29).
- La cène est une proclamation du retour de Jésus. C’est un « repas » que l’on prend tant et aussi longtemps que le Seigneur n’est pas revenu chercher les siens. En mangeant le pain et en buvant la coupe, nous proclamons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne…(1 Corinthiens 11. 26)
- La cène est une anticipation du grand banquet à venir. La vie chrétienne se vit dans l’attente de la plénitude du Royaume de Dieu. En participant à la cène, nous anticipons le rassemblement futur de tous les croyants autour de Jésus (Matthieu 26. 29). Ainsi, la cène récapitule à la fois le passé, le présent et l’avenir! Elle est un symbole de l’œuvre, de la présence et du retour de Jésus-Christ!
Quelles sont les conditions pour participer à la cène?
Voici quelques questions à se poser avant de prendre part à la cérémonie pour éviter qu’elle ne devienne qu’un simple rite:
- Comprenez-vous le sens de la cérémonie? Adhérez-vous pleinement à ce qu’elle signifie?
- Avez-vous confessé Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur de votre vie et l’avez-vous démontré par les eaux du baptême?
- Vivez-vous en conformité avec l’Évangile? Il ne s’agit pas d’être parfait ou d’être irréprochable, mais d’être pleinement désireux de vivre l’Évangile et de prendre le pain et la coupe dans un esprit de repentance continuel.
- Participez-vous à une communauté chrétienne? La cène est un événement communautaire qui exprime l’unité de tous les croyants en Christ, d’où l’importance de vivre sa foi en Église.
Devons-nous absolument être baptisé pour participer à la cène?
Notre confession de foi stipule que «l’ordre normal dans le Nouveau Testament est que le baptême précède la participation au repas du Seigneur». Nous encourageons donc toute personne à se faire baptiser avant de participer à la cène, et ce, pour deux raisons:
- Pour respecter la logique des symboles. Le baptême est un rite d’initiation à la vie chrétienne. Il marque le commencement de notre vie de foi. La cène, elle, est un rite de continuation dans la foi. Elle marque symboliquement et extérieurement notre désir de suivre Jésus-Christ et de se nourrir de sa vie et de son enseignement jusqu’à son retour. Par elle, nous renouvelons les engagements de notre baptême. Si les symboles ont un sens, il importe de respecter ce qu’ils signifient.
- Pour suivre l’exemple des premiers chrétiens. Tous ceux qui se tournaient vers Jésus-Christ se faisaient baptiser et participaient ensuite au Repas du Seigneur avec l’ensemble de l’Église (Actes 2. 37- 47). Bien que nous reconnaissions le caractère descriptif et non prescriptif du livre des Actes, il n’en demeure pas moins qu’une certaine normalité s’en dégage.
La cène est-elle nécessaire au salut?
- La cène ne communique pas le salut ou la grâce salvatrice. Lorsque nous parlons du baptême ou de la cène, nous les désignons comme étant des symboles de l’œuvre de Jésus-Christ ou comme des signes de la grâce de Dieu ou encore comme des ordonnances de Jésus-Christ. Nous évitons le terme «sacrement» qui prête trop à confusion et qui a pris dans l’esprit des gens une connotation trop magique.
- Toutefois, cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun bienfait à retirer de la cène. Ce repas est une commémoration, une célébration et une louange qui fortifie les croyants en vue d’une authentique vie de disciple et de service. La cène peut ainsi communiquer une grâce fortifiante lorsque nous y participons avec foi.
«Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fût livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Corinthiens 11.23-26)
© 2011
Rédaction: Stéphane Rhéaume, pasteur provincial