Plusieurs personnes croient à tort qu’elles doivent choisir entre un mariage civil au Palais de Justice ou un mariage religieux à l’église. En réalité, tout mariage a une dimension civile, même s’il a lieu à l’église. La question est plutôt: désirez-vous ou non ajouter une dimension religieuse à votre cérémonie de mariage?
Ce que vous devez savoir:
1. Le mariage est une institution de Dieu.
Selon la foi chrétienne, le mariage n’est pas une invention humaine ni une convention sociale, mais une institution divine. Il prend ses racines dans les textes fondateurs de la Genèse (Genèse 1-2).
2. Le mariage est une institution de Dieu pour l’ensemble de l’humanité.
Le mariage est une institution de la Création et non de la Rédemption. Par conséquent, il est avant tout une institution civile et non religieuse. Il constitue une référence pour l’ensemble de la population, autant pour les non chrétiens que pour les chrétiens.
3. Le mariage a été donné pour le bien-être des époux et de la société.
Dieu a institué le mariage pour au moins trois raisons:
- Le compagnonnage: pour avoir quelqu’un avec qui partager sa vie.
- Le plaisir sexuel: pour jouir d’un don du Créateur de manière responsable.
- La procréation et la famille: pour offrir aux couples et aux enfants un cadre socio-affectif stable et sécurisant.
Le mariage et la famille agissent comme agents stabilisateurs des relations humaines et sociales. Lorsqu’ils sont empreints d’amour, de grâce, et d’un juste encadrement, ils constituent le cadre idéal dans lequel les couples et les enfants peuvent grandir sainement pour le bien de chacun et de la société. Malheureusement, depuis les dernières décennies, notre société a largement sous-estimé les conséquences humaines de la séparation et du divorce, d’où l’importance de revenir au plan divin.
4. La validité du mariage nécessite une forme sociale et juridique.
Dans sa forme sociale, le mariage est un événement public. Dans sa forme juridique, il est sanctionné par l’État ou par ses représentants. Le mariage n’est donc pas une affaire privée, détachée de la collectivité. Il n’est pas quelque chose qui se passe uniquement entre deux individus, mais il implique la société. Personne ne peut affirmer «être marié» si aucune forme sociale et juridique n’est présente.
5. La cérémonie du mariage peut inclure une dimension religieuse, mais celle-ci constitue un ajout à la dimension civile.
Tout mariage est d’ordre civil, même s’il a lieu à l’église. Un pasteur peut officier un mariage parce que le Directeur de l’État Civil lui en a accordé le droit, autrement il ne pourrait offrir qu’une cérémonie de bénédiction de mariage. L’aspect religieux n’est donc que complémentaire. Celui-ci n’est pas nécessaire devant la loi, mais il sert de véhicule et de témoignage de la foi des époux en plus de demander la bénédiction de Dieu sur le couple.
6. Le mariage religieux s’adresse d’abord et avant tout à ceux qui professent et pratiquent la foi.
Si l’aspect religieux d’un mariage est complémentaire, alors il est naturel et normal que la cérémonie re?ète la foi et la pratique religieuse du couple. Un mariage religieux ne doit pas être fait seulement par pure tradition, par convention sociale ou par appartenance historique à une religion. Il doit être significatif pour le couple qui en fait la demande et être cohérent avec leurs valeurs, leurs croyances et leurs pratiques; autrement, la dimension religieuse est vide de sens.
7. L’institution du mariage est divine, mais sa forme est humaine.
La forme du mariage peut être différente selon les temps, les lieux et les circonstances. Le principe du mariage est de Dieu mais son expression sociale et juridique peut dépendre de l’être humain, de sa culture et de son époque. C’est pourquoi il existe différentes manières dans le monde de célébrer un mariage!
8. La cohabitation ou l’union libre ne constitue pas un équivalent au mariage.
Bien qu’elle se rapproche du mariage, la cohabitation constitue une sorte de mariage “imparfait” à cause de ses carences. Elle lui manque sa pleine dimension sociale et juridique en plus de n’impliquer fondamentalement ni engagement ni responsabilité permanente. Elle constitue souvent un mariage «à l’essai» et une façon d’éviter la pleine portée des engagements conjugaux. D’ailleurs, plusieurs de ceux qui se séparent après une période de cohabitation disent eux-mêmes «ne pas avoir été mariés», dévoilant ainsi les limites mêmes de ce genre de relation. La cohabitation ou l’union libre se rapproche du mariage, mais elle n’en constitue pas un équivalent. Elle n’est pas encore selon l’idéal de Dieu. L’Église encourage donc ceux qui cohabitent à régulariser leur union, ou encore mieux, à compléter l’union matrimoniale qui est déjà présente pour mieux re?éter l’idéal de Dieu.
9. L’institution du mariage ne s’applique qu’à l’union d’un homme et d’une femme.
Tout en reconnaissant la diversité sociale dans laquelle nous vivons, notre Église croit que l’institution du mariage, d’après le plan divin, n’est réservée que pour les couples hétérosexuels, ce qui ne nous empêche pas de traiter les personnes et les couples homosexuels avec respect et dignité. Même si l’Église n’approuve pas les pratiques homosexuelles et qu’elle n’est pas tenue par le gouvernement de célébrer l’union de deux personnes du même sexe, nous déplorons toute attitude ou comportement homophobe.
Nous nous efforçons de pratiquer l’amour du prochain quelque soit la situation sociale ou l’orientation sexuelle d’un individu. Notre Église croit que l’Évangile s’adresse à tous. Ainsi, toute personne interessée par l’Évangile, peut assister à nos offices publics.
«N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit: c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint »
Matthieu 19.4-6
© 2011
Rédaction: Stéphane Rhéaume, pasteur provincial